Rencontre avec Sonia Bompastor, entraîneur de l’Olympique Lyonnais féminin

Un mot sur votre stage d’abord, quels sont les atouts de la ville de Divonne-les-Bains pour votre préparation ?

« En choisissant Divonne-les-Bains, on est venu chercher de la tranquillité avec un cadre de vie agréable et un terrain de qualité. Je sais que la municipalité a fait beaucoup d’efforts pour avoir une telle pelouse et ça c’est génial ! On les remercie. Au-delà des infrastructures, on sent que les gens sont heureux de nous accueillir et sont vraiment dévoués, complètement investis. Ce sont des choses que l’on recherche quand on vient en stage. On prépare un match très important ce dimanche 10 septembre avec le Trophée des Championnes face au Paris-Saint-Germain. C’est important d’avoir toutes les conditions réunies pour que mes joueuses se préparent de la meilleure des manières possibles avec beaucoup de paisibilité. Nous avons aussi la chance de compter sur une bonne météo. On a des sourires et de la bonne humeur, le mélange est parfait !

Comment s’annonce la reprise des matchs officiels après une trêve particulière marquée par la Coupe du monde ?

Le contexte a été particulier. On a récupéré nos internationales un peu tardivement. Mais c’est une chose que l’on avait anticipée, que l’on avait préparée. Je suis très contente d’avoir retrouvé toutes mes joueuses. C’était la première séance d’entraînement (mardi 5 septembre) où tout l’effectif était au complet, mis à part les blessées. J’ai la chance de pouvoir compter sur un staff très compétent et en nombre ce qui permet d’individualiser un maximum le travail, de prendre en charge les retours de joueuses qui ont été échelonnés. Il faut faire en sorte qu’elles se sentent bien sur tous les aspects, aux niveaux athlétique, tactique, technique bien sûr mais aussi sur le plan mental. Il y a eu une forme de déception à digérer suite à la Coupe du monde. On essaye de répondre au mieux à leurs besoins.

Quels sont les objectifs de votre saison ?

Quand on est à l’Olympique Lyonnais, la victoire, c’est dans l’ADN du club. On est des compétitrices. Quand on démarre une saison, il y a quatre titres à aller chercher : Trophée des Championnes, championnat, Coupe de France et Ligue des champions. On est très ambitieux. On veut se donner les moyens d’atteindre ces quatre objectifs. Cela passe par beaucoup de travail et par une remise en question de saison en saison. Il faut être performant et efficace les moments venus.

Que faut-il essayer d’améliorer par rapport à l’année dernière ?

On essaye toujours de viser la perfection. Quand on a les ambitions de l’Olympique Lyonnais, on veut évidemment continuer à gagner des titres. Il nous a manqué la ligue des champions l’année dernière. On veut aller chercher ce titre. On veut réussir à gagner les 4 titres. Ce n’est jamais arrivé sous mes ordres. Sur le plan technique, il y a toujours du travail. Au niveau du modèle de jeu aussi, il y a des choses qui ont fonctionné l’année dernière et il y a encore des choses que l’on peut améliorer, peaufiner. Des choses où nous devons être plus efficaces. On travaille beaucoup sur la communication, sur l’échange avec les joueuses.

Vous parlez de titre, il y en a un à aller chercher ce week-end lors du Trophée des Championnes à Troyes, contre le Paris-Saint-Germain, votre principal rivale.

Effectivement on démarre notre saison, et c’est une particularité, par un match sec qui nous permettrait de décrocher le premier titre. On est déjà concentré sur cet objectif et sur les moyens qui vont nous permettre de l’atteindre.

Le niveau du championnat de D1 a-t-il évolué avec les années ?

Oui ! Sur les cinq dernières années le niveau global a progressé. On sent que les staffs sont plus étoffés et plus compétents. On sent que les coachs préparent super bien leur match. On sent aussi des équipes, qui sur le plan athlétique, sont capables de rivaliser sur la durée du match, ce qui n’était pas forcément le cas avant. Ils étudient bien l’adversaire avec la vidéo notamment. Penser aujourd’hui que la simple qualité des joueuses de l’Olympique Lyonnais permet de gagner tous les matchs, ce n’est pas vrai. Forcément, nous avons un temps d’avance sur le championnat français par rapport à certaines équipes mais pas sur les meilleures équipes françaises ni sur la scène européenne. Néanmoins, nous avons encore un championnat, par rapport à l’Angleterre ou à l’Espagne, qui a un temps de retard. Il faut être patient pour avancer dans la bonne direction.

Etes-vous satisfaite du mercato estival ?

On a eu beaucoup d’échanges avec la direction du club, Michele Kang, présidente de la section féminine et Vincent Ponsot, directeur du football de l’Olympique Lyonnais. On avait ciblé des joueuses, notamment sur le plan offensif. Je suis satisfaite, il y a peut-être encore des choses qui peuvent bouger mais en tout cas il y a des joueuses de qualité qui ont rejoint les rangs de l’Olympique Lyonnais. Par rapport aux ambitions que l’on a, la direction, le staff, les joueuses, c’est de bon augure.

Que va vous apporter une recrue comme Kadidiatou Diani (ex PSG) ?

C’est une joueuse qui est très complète, qui est capable techniquement de faire beaucoup de différence. Sur l’aspect athlétique aussi, elle est puissante et elle va vite. Elle est efficace devant le but. Kadidiatou est aussi capable de jouer à plusieurs postes. Elle l’a prouvé la saison dernière et cet été à la Coupe du monde. Pour notre club, c’est une très bonne nouvelle de l’avoir accueilli. Je pense aussi qu’au niveau national on peut se réjouir qu’elle soit restée en France. Avec la concurrence, on aurait pu perdre une joueuse de ce talent-là.

Melchie Dumornay (nouvelle recrue) a aussi une carte à jouer cette saison ?

Jeune joueuse mais quel talent ! Elle l’a prouvé déjà depuis plusieurs saisons, avec la sélection haïtienne mais aussi à Reims. Depuis qu’elle a intégré notre effectif, à chaque séance d’entraînement elle prouve qu’elle a beaucoup de talent sur le plan athlétique. Devant le but, c’est exceptionnel aussi. C’est une joueuse que l’on suit depuis de nombreuses années. »